Film Expo Terrain
Le cabocle civilisé

 

1...                            Transe et musique au Maranhão

                                 Les religions afro-brésiliennes

     Candomblé est le terme le pius répandu pour nommer les groupes religieux influencés par des croyances originaires de 1'Afrique de 1'ouest. Il est spécifiquement utilisé à Bahia et dans le nordeste brésilien. Les groupes plus traditionnels revendiquant des racines africaines sont les Ketu (d'origine Yoruba), Jeje (d'origine Fon) et les cultes Congo-Angola. ---Les doctrines suivies dans le candomblé sont proches de celles des Yoruba et Fon du Nigéria et de 1'ancien Dahomey. Les mythes concernant les divinités (orixás dans Ia tradition Ketu, mais aussi appelés voduns chez les Jeje et inquices par les groupes Congo-Angola) présentent des variations considérables des deux cotés de l'Atlantique. En outre à cause des conditions de contact entre les différentes ethnies particulières au Brésil, les cultes prennent une forme synthétique ou la plupart des divinités Yoruba ou Fon sont adorées dans une seule maison alors qu'en Afrique de l'ouest un centre de culte ou parfois un village entier sont devoués à une seule divinité.

 

Bré

2... Des pratiques religieuses du même genre prennent aussi le nom de Xangô au Pernambuco, de Tambor de Mina au Maranhão ou de Batuque au Rio Grande do Sul. Le candomblé de caboclo et l'umbanda sont d'autres cultes dont on constate une acculturation plus forte; ils présentent des traits de la culture indigène brésilienne.

    Chaque maison de culte est organisée comme une unité autonome et complete en soi avec des ressources propres et une hierarchie interne composée d'un officiant(e) principal(e), d'initiés avec un degré d'expérience variée, des musiciens et enfin, des non-initiés proches de Ia maison qui ont comme fonction d'aider à la réalisation des rituels et de reguler les relations de la maison avec la société environnante. La place du chant et de la musique dans les ritueis du culte afro-brésiliens est d'une immense importance. Ils sont essentieils à la cérémonie et la transe est impossible sans la participation des musiciens. Chants et rythmes sont propres à chaque divinté et la succession des événements est assez stricte. Ainsi, comportement rituel et exécution musicale sont inséparables.

Bré

3...                                  Le Tambor de Mina

     Malgré le fait que la région du Maranhão soit connue comme un des centres principaux de religion afro-brésilienne, les formes que celle-ci y prend sont encore peu connues en dehors du Nord du Brésil. En outre, la plupart des recherches menées dans la région se concentrent sur la ville de São Luís et on connaît mal les pratiques, intenses et répandues, qui se déroulent à 1'intérieur de 1'état. Dans les religions afro-brésiliennes au Maranhão, outre Ia grande influence des cultures Ewe et Fon, la tradition appelée Nagô presente un profil différent des autres traditions de Ia même "nation" trouvées à Bahia ou au Pernambuco. lei le syncrétisme de pratiques rituelles d'origine africaine avec le catholicisme et la culture amérindienne presente des caractéristiques propres. Les entités cabocles (d'originc amérindienne) sont invoquées dans toutes les maisons de culte saufdans Ia Maison des Minas (tradition Jeje); les femmes qui incarnent les voduns (entités d'origine africaine) dansent avec celles qui incarnem les entités cabocles dans le mêmes rituels. Les voduns incarnes, en plus d'être associes aux saints catholiques, adorent eux-mêmes ces saints pendant les cultes. La pajelança (rituels essentiellement de guéri-

Bré

4...   -son souvant dits de "plume et maracá" (d'origine indienne) est réalisée hors des périodes rituelles des divinités africaines, devenant ainsi autonome.        Tout cela indique un développement historique particulier à ces formes de culte devant les forces agissant dans la société qui les entourent et montre une stratégie de survie propre aux groupes de la région. Récemment le Candomblé de Bahia et l'Umbanda de Rio de Janeiro et São Paulo ont excercé une grande influence dans les maisons de culte du Maranhão. Cela a produit des changements dans les rituels, les costumes, le vocabulaire autochtone et le panthéon du Tambor de Mina. Le Tambor de Mina n'étant donc pas une tradition monolithique presente des variantes qui justifient les dénominations Mina-Jeje, Mina-Nagô, Mina-Caboclo ou Mata (cette dernière fortement influencée par les pratiques provenant de l'intérieur de l'état, en particulier du village de Codó). Cette variété de traditions d'une richesse rituelle et musicale sans pareil revète un grand interet sonore et visuel.          (26 mn, 1997)

Réalisation, Image et son: Ricardo Canzio & Laurent Venot

Montage: Didier Boclet

   FILM