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"Bet’rra" Le Darcy des Indiens

 

1...   L'interview de Darcy Ribeiro a été réalisée en novembre 1995 par une équipe de chercheurs du Musée de l'Indien dont M. G. Aires Moreira et S. M. Guimarães de Sá faisaient partie. L'enregistrement original se trouve au Musée de l'Indien à Rio de Janeiro.

        Bet'rra, Bet'rra-yegi sont les noms que Darcy Ribeiro reçut des "Kadiwéu" du "Mato Grosso do Sul" lors de sa première expédition, en 1947.

       À l'époque, il avait emporté un livre de Guido Boggiani, qui avait fait des recherches chez eux, de nombreuses années auparavant. Les "Kadiwéu", en voyant les illustrations dans le livre, reconnurent que c'étaient celle qu'ils avaient faites pour Boggiani. Ils l'appellaient "Bet'rra", et avaient une très grande affection pour lui. Quand ils apprirent par Darcy, le décès de Boggiani provoqué par leurs ennemis traditionnels, les "Xamacoco" du "Mato Grosso do Sul", ils se mirent à appeler Darcy Ribeiro "Bet'rra-yegi" (Bet'rrazinho) : le docteur yegi, le petit docteur, le petit maigre par opposition à Boggiani, un Italien de grande taille, costaud avec une grosse voix, selon les "Kadiwéu".

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2...  Cette dénomination, que Darcy Ribeiro reçu à cette occasion, et la sympathie qui dès lors s'établit ont été fondamentale pour le développement de sa recherche de terrain, étant donné qu'il était perçu presque comme un membre du groupe. Un membre très ignorant des choses du quotidien des "Kadiwéu", mais avec l'autorisation de tout demander , comme il le disait lui même.                      (18 mn, 2005, ©M. G. Aires Moreira, ©S. M. Guimarãens de Sá )

Recherche et scénario: Maria Goretti Aires Moreira & Sheila Maria Guimarães de Sá

Production: Anna Moreira & Maria Elizabeth Bréa Monteiro

Images: Marcelo Reis mm Montage: Laurent Venot mm Traduction: Vera Nitsch

Images d'archives & Expositions photographiques 1997: Acervo Museu do Índio

Danses et Chants Guarani - 1999 mm Danses Kuikuro - 1997

"Rituais e Festa Bororo" Darcy Ribeiro & Heinz Foerthman - 1954

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3...                                  Le Tambor de Mina

     Malgré le fait que la région du Maranhão soit connue comme un des centres principaux de religion afro-brésilienne, les formes que celle-ci y prend sont encore peu connues en dehors du Nord du Brésil. En outre, la plupart des recherches menées dans la région se concentrent sur la ville de São Luís et on connaît mal les pratiques, intenses et répandues, qui se déroulent à 1'intérieur de 1'état. Dans les religions afro-brésiliennes au Maranhão, outre Ia grande influence des cultures Ewe et Fon, la tradition appelée Nagô presente un profil différent des autres traditions de Ia même "nation" trouvées à Bahia ou au Pernambuco. lei le syncrétisme de pratiques rituelles d'origine africaine avec le catholicisme et la culture amérindienne presente des caractéristiques propres. Les entités cabocles (d'originc amérindienne) sont invoquées dans toutes les maisons de culte saufdans Ia Maison des Minas (tradition Jeje); les femmes qui incarnent les voduns (entités d'origine africaine) dansent avec celles qui incarnem les entités cabocles dans le mêmes rituels. Les voduns incarnes, en plus d'être associes aux saints catholiques, adorent eux-mêmes ces saints pendant les cultes. La pajelança (rituels essentiellement de guéri-

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4...   -son souvant dits de "plume et maracá" (d'origine indienne) est réalisée hors des périodes rituelles des divinités africaines, devenant ainsi autonome.        Tout cela indique un développement historique particulier à ces formes de culte devant les forces agissant dans la société qui les entourent et montre une stratégie de survie propre aux groupes de la région. Récemment le Candomblé de Bahia et l'Umbanda de Rio de Janeiro et São Paulo ont excercé une grande influence dans les maisons de culte du Maranhão. Cela a produit des changements dans les rituels, les costumes, le vocabulaire autochtone et le panthéon du Tambor de Mina. Le Tambor de Mina n'étant donc pas une tradition monolithique presente des variantes qui justifient les dénominations Mina-Jeje, Mina-Nagô, Mina-Caboclo ou Mata (cette dernière fortement influencée par les pratiques provenant de l'intérieur de l'état, en particulier du village de Codó). Cette variété de traditions d'une richesse rituelle et musicale sans pareil revète un grand interet sonore et visuel.          (26 mn, 1997)

Réalisation, Image et son: Ricardo Canzio & Laurent Venot

Montage: Didier Boclet

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