Film Expo Terrain
Gestuelles de numération

 

1...  L'Homme, Homo sapiens sapiens, est caractérisé par le langage, c'est “l'homme de paroles”. Il est aussi caractérisé par sa capacité à nombrer/dénombrer, au-delà de trois, à l'aide d'outils abstraits, les systèmes de numération. C'est “l'homme des nombres”.

       Pour la commodité de la présentation, nous distinguerons trois systèmes non savants de numération élaborés par les hommes :

    • les numérations parlées (les numéraux des grammairiens) ;

   • les numérations gestuelles (compter sur ses doigts et/ou différentes parties de son corps, selon un parcours marqué de repères, à l'intérieur d'un espace conventionnel et abstrait, “le corps écrit”) ;

    • les numérations écrites (les plus connues, en particulier sous la forme de chiffres, et qui sont donc graphiques). Elles seules ont permis que se développent des systèmes à position et comportant le zéro (maya, hindou, sumérien, chinois).

Bré

2...     Dans de nombreuses sociétés, la numération gestuelle s’appuie sur les deux mêmes principes d’organisation – ordinal et cardinal – que la numération parlée.

        1. La gestuelle cardinale, qui permet de montrer, de «saisir» directement un nombre isolé.

        2. La gestuelle ordinale, successive et ordonnée, qui peut accompagner la récitation orale de nombres, du plus petit (1) au plus grand (x) en passant par tous les nombres intermédiaires (n).

(7 mn, 1998)

Images et son: Laurent Venot & Jean-Pierre Caprile

Montage: Laurent Venot

Bré

3...                                  Le Tambor de Mina

     Malgré le fait que la région du Maranhão soit connue comme un des centres principaux de religion afro-brésilienne, les formes que celle-ci y prend sont encore peu connues en dehors du Nord du Brésil. En outre, la plupart des recherches menées dans la région se concentrent sur la ville de São Luís et on connaît mal les pratiques, intenses et répandues, qui se déroulent à 1'intérieur de 1'état. Dans les religions afro-brésiliennes au Maranhão, outre Ia grande influence des cultures Ewe et Fon, la tradition appelée Nagô presente un profil différent des autres traditions de Ia même "nation" trouvées à Bahia ou au Pernambuco. lei le syncrétisme de pratiques rituelles d'origine africaine avec le catholicisme et la culture amérindienne presente des caractéristiques propres. Les entités cabocles (d'originc amérindienne) sont invoquées dans toutes les maisons de culte saufdans Ia Maison des Minas (tradition Jeje); les femmes qui incarnent les voduns (entités d'origine africaine) dansent avec celles qui incarnem les entités cabocles dans le mêmes rituels. Les voduns incarnes, en plus d'être associes aux saints catholiques, adorent eux-mêmes ces saints pendant les cultes. La pajelança (rituels essentiellement de guéri-

Bré

4...   -son souvant dits de "plume et maracá" (d'origine indienne) est réalisée hors des périodes rituelles des divinités africaines, devenant ainsi autonome.        Tout cela indique un développement historique particulier à ces formes de culte devant les forces agissant dans la société qui les entourent et montre une stratégie de survie propre aux groupes de la région. Récemment le Candomblé de Bahia et l'Umbanda de Rio de Janeiro et São Paulo ont excercé une grande influence dans les maisons de culte du Maranhão. Cela a produit des changements dans les rituels, les costumes, le vocabulaire autochtone et le panthéon du Tambor de Mina. Le Tambor de Mina n'étant donc pas une tradition monolithique presente des variantes qui justifient les dénominations Mina-Jeje, Mina-Nagô, Mina-Caboclo ou Mata (cette dernière fortement influencée par les pratiques provenant de l'intérieur de l'état, en particulier du village de Codó). Cette variété de traditions d'une richesse rituelle et musicale sans pareil revète un grand interet sonore et visuel.          (26 mn, 1997)

Réalisation, Image et son: Ricardo Canzio & Laurent Venot

Montage: Didier Boclet

   FILM